Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, qui a survolé mardi matin la zone inondée avec le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, a promis une "première enveloppe d'urgence de 10 millions d'euros". Il s'est rendu dans la région de Sommières (Gard) puis à Piolenc (Vaucluse) pour "témoigner pour tous (ses) compatriotes de l'émotion et de la solidarité nationales".
Depuis qu'elles ont éclaté dimanche après-midi, les intempéries ont fait au moins 20 morts, principalement dans le département du Gard, selon un bilan de la gendarmerie. Les dernières victimes recensées ont été découvertes dans le Gard alors que la décrue était engagée et le soleil de retour : trois corps à Vers-Pont-du-Gard, deux corps à Aramon, un à Montfrin.
Aramon et Comps (Gard), deux villages en bordure du Rhône et à l'embouchure du Gardon, ont été envahis par les eaux dans la nuit après la rupture de digues. Dans l'après-midi, l'eau atteignait encore 2 mètres dans certains quartiers d'Aramon, après être montée "jusqu'à trois mètres à certains endroits" dans la nuit, selon un pompier. Les secours ont travaillé toute la nuit pour mettre en sécurité les habitants. Dans la nuit, des hélicoptères ont fait des va-et-vient pour récupérer des villageois réfugiés sur les toits. Les gendarmes qui ont mobilisé 250 hommes dont dix plongeurs dans le Languedoc-Roussillon, ont indiqué en début d'après-midi avoir procédé depuis mardi sur la région à 226 hélitreuillages, secourant au total 281 personnes.
En Vaucluse et dans l'Hérault, pompiers et gendarmes ont également oeuvré toute la nuit, notamment pour évacuer environ 130 personnes de Marsillargues (Hérault) vers le lycée de Lunel. Ces deux communes, points noirs du département, restaient privées d'eau et d'électricité pour un certain nombre de foyers. Dans le Gard, où, par endroits, plus de 600 mm d'eau sont tombés en 24 heures, ils n'étaient plus que 39.000 à la mi-journée à être sans électricité dans 143 communes, contre 89.000 habitants lundi soir. Des milliers de personnes y restaient également privées d'eau. Pour pallier cette pénurie, les militaires ont acheminé des camions citernes, devant servir au ravitaillement sanitaire. Des palettes d'eau en bouteille étaient par ailleurs distribuées aux communes qui en faisaient la demande, le plan ORSEC ayant permis de réquisitionner les réserves d'un grande chaîne de supermarchés.
Au total, près de 100.000 foyers ont été privés d'électricité lundi soir dans le Sud-Est. Chiffre plus que divisé par deux mardi.
La circulation a repris lentement sur les grands axes routiers et autoroutiers, après nettoyage des chaussées envahies de boue. L'autoroute A7 a ainsi été rouverte entre Orange (Vaucluse) et Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône) dans la matinée. Le trafic restait en revanche coupé à 15H00 sur de nombreuses routes nationales et départementales de Vaucluse, du Gard, de l'Hérault.
Les trains avaient recommencé également à circuler normalement hormis sur la ligne Nîmes-Alès où la réparation d'un viaduc endommagé devrait demander un mois de travaux, selon la préfecture. Reste qu'un appel a été lancé à tous les volontaires pour aider à la remise en état des communes sinistrées. "On s'attend à des catastrophes humaines et économiques, avec des gens qui ont tout perdu, notamment des viticulteurs", indiquait-on dans l'après-midi à la préfecture du Gard. |